
La crise politique à Madagascar s’intensifie alors que le mouvement de protestation mené par la génération Z rejette une nouvelle fois les propositions de dialogue du président Andry Rajoelina. Ce dernier avait convoqué une réunion avec les “forces vives de la Nation” mercredi après-midi, mais les manifestants ont qualifié cette rencontre de “simulacre de dialogue” et ont décidé de l’ignorer.
Les manifestations ont débuté le 25 septembre en réponse aux fréquentes coupures d’eau et d’électricité dans la capitale, Antananarivo. Cependant, elles ont rapidement évolué pour inclure des revendications plus larges, telles que la démission du président, des excuses publiques, la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle, ainsi que des réformes électorales.
Le mouvement, principalement dirigé par des étudiants universitaires, se distingue par son absence de leadership centralisé. Les manifestants utilisent les réseaux sociaux pour coordonner leurs actions et ont adopté le drapeau de “One Piece” comme symbole de résistance. Le slogan “On en a marre de survivre, on veut vivre” reflète leur désir de changement dans un pays où 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Face à l’escalade des protestations, le président Rajoelina a dissous son gouvernement et nommé un nouveau Premier ministre, le général de l’armée Ruphin Fortunat Zafisambo. Cette nomination a été perçue par les manifestants comme une tentative de répression plutôt que comme une réponse aux revendications populaires.
Le collectif Gen Z a lancé un appel à la grève générale pour jeudi, exigeant des réponses concrètes à leurs demandes. Ils ont également fixé un ultimatum au président : s’il ne répond pas favorablement d’ici mercredi soir, le mouvement intensifiera ses actions.
Alors que le pays traverse l’une de ses crises politiques les plus graves, la génération Z malgache continue de revendiquer un changement profond du système politique et économique. Leurs actions s’inscrivent dans une dynamique mondiale de jeunes mobilisés pour la justice sociale et la démocratie.